Épilogue des Terres Divines
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Épilogue des Terres Divines
L'immense corridor résonnait d'un pas lourd, alternant le bruit feutré de l'air caressant les plumes et l'assourdissant choc d'un lourd sceptre d'orichalque.
Il poussa un portail ouvragé qui menait à un hall démesuré. Les hauts murs d'un vert bleuté iridescent s’élevaient si hauts qu'un oeil humain n'aurait pu distinguer la voûte ciselée qu'ils soutenaient. Un parfum d'encens flottait dans l'air ; les volutes de fumée dn caressait le marbre noir. Au centre, trônait une table de pierre. Autour s'y dessinait une silhouette massive et une autre, bien plus frêle.
Les deux êtres étaient attablés autour d'une représentation en marbre d'une île rocailleuse, au centre de laquelle de petites miniatures de mythril, de bois rares et d'autres métaux précieux reposaient ça et la. L'être le plus massif froissait sa barbe avec perplexité, tandis que sa main puissante faisait danser une paire de petites gemmes violacées dans un cliquetis exaspérant. L'autre être le regardait amusé, tandis qu'il tendait l'oreille sur les bruits rapides de pas qui résonnaient au loin.
D'une voix suave, il murmura en un souffle:
- "Est ce que tu joues où tu admets manquer de puissance magique..."
"...comme c'est également le cas pour toi!" le coupa l'autre joueur d'un ton bourru. "Dois-je aussi te rappeler qu'elle possède bien plus de gemmes que nous trois réunis? Dois-je te rappeler qu'elle joue juste après moi? Dois je te rappeler comment elle nous a déjà manipuler? Elle ne respecte pas les règles..elle joue sans noblesse aucune " Il s'était empourpré plus que de raison, mais son intellect pragmatique voyait bien que la partie touchait à fin, et ce, en sa défaveur.
Le chétif joueur passa sa main dans ses cheveux argentés avant se s'attarder sur une boucle de jade pendant à son oreille. Il répliqua avec un ton d'une acidité certaine
-" Encore de la colère, toujours de la colère, décidément je comprends que tu t'entendes si bien avec Brûle-magie, vos sangs rouges bouillonnent encore plus que le volcan que vous avez crééz après vous être rossé là-bas...C'est.....divertissant..... mais ça devient lassant."
Il s'esclaffa avant de boire une gorgée d'un délicat hydromel. L'être massif le toisait d'un regard plus noir encore. Il se hâta de continuer cette délicieuse passe d'arme.
"En tout cas mon frère, je me sens dans l'obligation de la défendre en son absence. Elle vous a certes dupé de belle façon, mais avoues qu'elle n'avait guère le choix. Soit elle manœuvrait à notre insu, soit toi et notre frère l’exécutiez sommairement. Toi qui est le plus pragmatique d'entre nous, tu n'aurais pas fait un autre choix... Noblesse de jeu ou pas."
Un pesant silence fit suite a cet échange sans amabilité. Les deux êtres ne semblaient guère prendre beaucoup de plaisir autour de leur table de jeu.
La lourde porte encadré d'immenses colonnes à l'effigie des joueurs au centre de la salle s'entrouvrait, tandis que d'intenses flammes illuminèrent l'entrée. L'être se glissa par l'entrebâillement en toisant de son regard de braise la pièce. Dans un geste d'une majesté superflue, il déploya ses ailes pour signaler sa présence, comme si le roulis intense de la porte n'en avait pas d'ores et déjà réalisé l'office.
Il parcourait la centaine de mètres qui le séparait des joueurs attablés de quelques battements d'ailes. Son air satisfait trahissait son impatience de partager de récentes découvertes.
Le massif joueur se leva, faisant réfléchir le vert bleuté des murs sur une immense paire de cornes qui lui donnait une stature plus solide que jamais.
"Mon frère..as tu des nouvelles du prisonnier?" s'enquit-il avec un regard qui témoignait autant d'impatience que d'appréhension.
Le nouveau venu se posa avec agilité vers les joueurs, révélant au passage son visage marqué par les siècles. Bien qu'une légère ressemblance pouvait trahir la fraternité qui les unissait, l'être ailé semblait bien plus vieux et marqué par le temps. Ses ailes noirs de jais contrastaient avec ses cheveux plaqués en arrière et le gris de sa barbiche, taillée avec un gout prononcé. Malgré l'usure de son corps, son regard lui donnait une puissance iridescente.
En ce moment présent, ses yeux brillaient d'une joie à peine contenue, car il avait réussi là où ses deux frères avaient échoués depuis des mois. Rien n'avait plus d'importance pour lui, et ce, depuis leur naissance. Les deux adversaires l'avaient toujours sous-estimés, lui, le soleil incarné. Son chétif frère qui le surnomnait ridiculement "Brûle-magie" ne cachait jamais son mépris, ni ne gâchait l'occasion de le lui transmettre... Mais aujourd'hui, il avait ce qu'il cherchait depuis des mois.
Le chétif joueur prit la parole pour mettre fin au supplice d'impatience de son frère.
"Brûle magie, tu l'as torturé?" dit-il, un rictus de dégoût sur les lèvres.
"Evidemment, mon frère! J'ai beaucoup appris lors de mon séjour à l'Uhren à Pèis...Tu ne te souviens pas?"
L'être le plus bourru en était si tendu qu'il banda son imposante musculature, relevant des muscles saillants et puissants.
"Nous étions d'accord! Il s'agit d'un de mes fils, tu n'en avais pas le droit!" Hurla t'il, le poing déjà menaçant.
"Et toi tu n'en avais pas le courage! "gémit l'être ailé.... " Et de toute façon, ton Dradik est si perverti par les pierres de sang qu'il n'est plus vraiment un de tes enfants nains. Il est devenu une nouvelle chose! Il transgresse nos créations et la limite du supportable!"
La tension était palpable tandis qu'il reprit la parole pour compléter ses dires:
" Votre or est imcomplet, c'est pour cela que j'ai échoué lors des Guerres des Gargouilles. A vous comme à moi, il manque un ingrédient pour que je crée ma pierre philosophale....vous ignorez tout du vrai pouvoir de l'être suprême..." Voila ce qu'il m'a dit, ponctué de rires sardoniques. Puis il n'a cessé de répéter encore et encore " Il vous en manque un, il vous en manque un, il vous en manque un.....". Tous mes tourments n'y ont rien changé.
Les deux frères échangèrent un regard circonspect, trahissant que les nouvelles apportées étaient bien en dessous de leurs espérances. Le contenu de la révélation était nébuleux, et n'ajoutait que du mystère au mystère. Il ignorait en quoi la création ultime de l'être suprème avait sa place dans son discours, ce que sous-tendait cette histoire d'ingrédient et plus encore ce qu'était cette guerre dont il parlait. Depuis qu'ils avaient quitté la Tédéhessie, les dieux ignoraient ce qu'il s'était passé sur la terre qu'ils avaient abandonnés à leur enfants. Ils avaient juré de ne plus intervenir, mais la puissance de Dradik les avaient déjà forcés à faire acte d'ingérence à leurs principe. Il était devenu depuis leur prisonnier, et aucun des frères n'avait réussi à percer le secret de son ascension à un rang presque divin. Les gemmes rouges qui constellaient, qui constituaient quasiment son corps, semblaient dévorer avidement les flux de magie, comme le faisait l'âme d'un dieu. En la présence de Dradik, les trois frères eux-mêmes semblaient voir leurs propres pouvoirs magiques être peu à peu absorbés. Ces gemmes écarlates étaient un danger incommensurable, et les dieux devaient percer leur mystère.
Sorad se leva à son tour, faisant tinter les dizaines de petites clochettes accrochées à sa tiare dans une harmonieuse symphonie. Le regard confiant, le souffle calme, il prit la parole vers ses deux frères. Nul doute que ce qu'il dirait serait si emprunt de sagesse que ses mots ne sauraient trouver contradiction.
" Gorhann, Iridius. Il est des choses que nous ignorons depuis notre exil, et nos enfants sont bien plus surprenants que nous ne nous l'avouons. Gorhann, ton fils a transcendé son enveloppe. Iridius, tes enfants ont survécu à la prisons des âmes. Quant aux miens, du moins ma descendance la plus directe, mon premier né a récemment déjoué la trame du temps. Et que dire des fils de notre sœur, qui ont tout simplement risqué l'anéantissement de toutes formes de raison sur la terre divine. Ils sont tous puissants. Leur mortalité les a fait toucher un savoir que nous ignorons. Et notre ignorance les rendent d'autant plus dangereux. Nous devons savoir pour ne pas risquer de perdre davantage notre énergie magique. Nous n'en survivrions pas.
Mes frères, envoyez un émissaire au Monde des Morts et convoquez notre sœur au palais divin de Linua. Bientot nos enfants nous rejoindrons pour nous conter la trame de leur histoire et pour assister au jugement du traitre divin Dradik!"
Une voix suave et féminine résonna dans la partie la partie la plus sombre du hall, tandis q'une ombre noire ondulait dans les volutes d'encens.
" Inutile de me convoquer, je suis déjà là...c'est à mon tour de jouer, bien qu'achever cette partie soit regrettable." Un long silence glissa tandis que se langue humectait ses lèvres.
"Alors nous allons interrompre le jeu...et faire une trêve entre nous mes frères bien aimé....il est temps que les dieux réunies revoient leur enfants chéries"
Sorad laissa s'échapper une larme en entendant sa bien aimée sœur. Son regard éperdu en disait long. Hécate sortit des limbes obscures pour saluer d'un baiser chacun de ses frères.
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Re: Épilogue des Terres Divines
Cela faisait des jours que les dieux tournaient et retournaient la situation dans leurs esprits tortueux. Un consensus avait émergé, à savoir que leurs enfants devaient être rencontrés pour éclaircir les événements passés sur la Tédéhessie en leur absence.
Mais comme Hécate l'avait souligné à raison, revenir sur les terres qu'ils avaient abandonnés ne serait pas sans conséquences. L'étrange puissance de leur prisonnier freinait durablement toute velléité de redécouverte du monde qu'ils avaient pourtant créé.
S'ils le voyaient de loin, et parfois influaient délicatement, cela ne voulait pas dire qu'ils savaient réellement ce qui s'y déroulait. Et si les êtres de la surface ne possédaient pas le pouvoir d'absorption magique de Dradik? Qu'il fût le seul ou qu'il furent nombreux, ce risque ne pouvait être encouru.
Les dieux étaient confrontés à leur éternel paradoxe, celui même qui les avait exilé dans leur palais vert-bleuté, celui-même qui leur avait fait offrir a Hécate un monde stérile qui serait son royaume :
Les dieux était le catalyseur magique qui tenait ce monde vivant, et paradoxalement plus la vie s'enracinait, plus les dieux semblaient impuissants.
Sans Gorhann, pas de roches solides où marcher, sans Iridius pas de soleil, et sans Sorad pas d'arbre pas de fruit pour se nourrir, sans Hécate plus de cycle où se reposer.
Les dieux tenaient un équilibre fragile. La Tédéhessie était une île gorgée de leurs magies, une île de vie entouré d'un immense océan grouillant de danger. Mais les dieux le constataient, ce qui était un jeu au début devenait une lutte de survie. Plusieurs millénaires avaient fait naître dans les coeurs divins une fibre paternaliste sur le monde qu'il avait créé, et aujourd'hui les frères réunis se rendait compte de leur impuissance a pérenniser leurs créations.
Les dieux étaient bien au dessous des dangers connus, mais leur magie avait tant absorbé que le risque même minime d'un quelconque mortalité les pétrifiaient. Leurs enfants chéries viendraient à eux et non l'inverse. Il restait à trouver comment faire venir des êtres si insignifiants mais potentiellement nuisible, et ceux, sans risque aucun.
Alors les dieux échangèrent encore et encore, jusqu'au un consensus..encore. Il semblait que la divine fratrie était d'humeur a ménager leurs caractères pour prolonger cette brève période de paix.
C'est Iridius qui trouva la solution, aidé par son égoïsme coutumier.
"Mes frères, NOUS..." il marque une pause"....sommes des dieux, agissons comme tel et laissons nous être vénérer. Nos plans sont si tortueux et éclairés que je n'imagine pas nos pauvres mortels deviner nos desseins. Pour ma part, je vais me faire vénérer, parce que j'aime cela, et parce que cela va me servir. Sur les terres, j'ai des fidèles capable d'un certain.....prosélytisme. Et le surnom dont ma affublé Sorad m'a donné une idée..je vais brûler leurs magies pour économiser la mienne. Je reste certains que mes humains se sacrifieront en masse pour permettre à certains des leurs de voir ma divine stature" Le dieux ricana en voyant ses frères estomaquer tandis que sa sœur Hécate semblait plus en accord.
Sorad ne put s'empecher de pratiquer son plaisir favori, a savoir piquer son frère Iridius au vif.
"Tu vas organiser des autodafés sur de petits papier à ton nom ou de vrais bûcher d'humains mon frères? Je doute que quelques feux de camps et tranche de bewoks grillées suffisent à amener ton peuple vers nous"
Iridius resta étonnament calme et arbora un sourrire si large qu'il en était malsain.
"Non mon frère j'ai une solution en or..au sens propre comme au sens figuré"
L'humain caressa se barbiche taillé en pointe avant de se concentré longuement.
Bientôt les humains furent visiter dans leur sommeil par leurs propres dieux. Il leur délivra un message avant ses autres frères et soeurs.
Mais comme Hécate l'avait souligné à raison, revenir sur les terres qu'ils avaient abandonnés ne serait pas sans conséquences. L'étrange puissance de leur prisonnier freinait durablement toute velléité de redécouverte du monde qu'ils avaient pourtant créé.
S'ils le voyaient de loin, et parfois influaient délicatement, cela ne voulait pas dire qu'ils savaient réellement ce qui s'y déroulait. Et si les êtres de la surface ne possédaient pas le pouvoir d'absorption magique de Dradik? Qu'il fût le seul ou qu'il furent nombreux, ce risque ne pouvait être encouru.
Les dieux étaient confrontés à leur éternel paradoxe, celui même qui les avait exilé dans leur palais vert-bleuté, celui-même qui leur avait fait offrir a Hécate un monde stérile qui serait son royaume :
Les dieux était le catalyseur magique qui tenait ce monde vivant, et paradoxalement plus la vie s'enracinait, plus les dieux semblaient impuissants.
Sans Gorhann, pas de roches solides où marcher, sans Iridius pas de soleil, et sans Sorad pas d'arbre pas de fruit pour se nourrir, sans Hécate plus de cycle où se reposer.
Les dieux tenaient un équilibre fragile. La Tédéhessie était une île gorgée de leurs magies, une île de vie entouré d'un immense océan grouillant de danger. Mais les dieux le constataient, ce qui était un jeu au début devenait une lutte de survie. Plusieurs millénaires avaient fait naître dans les coeurs divins une fibre paternaliste sur le monde qu'il avait créé, et aujourd'hui les frères réunis se rendait compte de leur impuissance a pérenniser leurs créations.
Les dieux étaient bien au dessous des dangers connus, mais leur magie avait tant absorbé que le risque même minime d'un quelconque mortalité les pétrifiaient. Leurs enfants chéries viendraient à eux et non l'inverse. Il restait à trouver comment faire venir des êtres si insignifiants mais potentiellement nuisible, et ceux, sans risque aucun.
Alors les dieux échangèrent encore et encore, jusqu'au un consensus..encore. Il semblait que la divine fratrie était d'humeur a ménager leurs caractères pour prolonger cette brève période de paix.
C'est Iridius qui trouva la solution, aidé par son égoïsme coutumier.
"Mes frères, NOUS..." il marque une pause"....sommes des dieux, agissons comme tel et laissons nous être vénérer. Nos plans sont si tortueux et éclairés que je n'imagine pas nos pauvres mortels deviner nos desseins. Pour ma part, je vais me faire vénérer, parce que j'aime cela, et parce que cela va me servir. Sur les terres, j'ai des fidèles capable d'un certain.....prosélytisme. Et le surnom dont ma affublé Sorad m'a donné une idée..je vais brûler leurs magies pour économiser la mienne. Je reste certains que mes humains se sacrifieront en masse pour permettre à certains des leurs de voir ma divine stature" Le dieux ricana en voyant ses frères estomaquer tandis que sa sœur Hécate semblait plus en accord.
Sorad ne put s'empecher de pratiquer son plaisir favori, a savoir piquer son frère Iridius au vif.
"Tu vas organiser des autodafés sur de petits papier à ton nom ou de vrais bûcher d'humains mon frères? Je doute que quelques feux de camps et tranche de bewoks grillées suffisent à amener ton peuple vers nous"
Iridius resta étonnament calme et arbora un sourrire si large qu'il en était malsain.
"Non mon frère j'ai une solution en or..au sens propre comme au sens figuré"
L'humain caressa se barbiche taillé en pointe avant de se concentré longuement.
Bientôt les humains furent visiter dans leur sommeil par leurs propres dieux. Il leur délivra un message avant ses autres frères et soeurs.