Une annonce très crédible

[Mamiwata]

Mamiwata ne put résister à la tentation... vive comme l'éclair, elle fit jaillir son appeau de son sac et souffla dedans de toute ses forces :

"PFROUAAAAARRRKK"

Le silence qui suivit ce vacarme assourdissant parut comme une bénédiction, mais fût vite rompu par les cris du vieillard, affolé, qui revenait vers eux en courant :

"La bête !! Elle et toujours là ! Vous avez entendu? C'est affreux, on va tous mourir !!
- Ah oui, en effet, ça, c'est le coup dur

Répliqua Mamiwata, se retenant difficilement d'éclater de rire. Constatant l'air désapprobateur d'Agendorf, elle reprit vite son sérieux et essaya de prendre un ton doctoral, scrutant l'appeau d'un air qui se voulait connaisseur :

"C'est bien ce qu'il me semblait... l'air extérieur a des influences sur les harmoniques basses de l’appeau... il me semblerait que la pression atmosphérique ambiante... est peut-être légèrement tendue... pour l'instrument, bien sûr... et euh... ce test a été très concluant...hum..."

Un grand silence suivit sa déclaration hasardeuse. Mamiwata sembla alors se rappeler qu'elle tenait une conversation avec le roi paladin quelques instants plus tôt. Il lui avait proposé un nom pour sa goule et lui avait demandé si elle savait se défendre.. scrupuleusement, elle choisit le terrain sur lequel elle était le plus à l'aise.

" Appeler ma goule Igor? Vous savez, il ne faut pas nommer la peau de la goule avant de l'avoir chassé, comme on dit, mais Igor, j'aime bien... après tout, les goules aussi on le droit à un prénom, comme tout le monde."

Les dernières lumières d'Urpis s'éteignaient peu à peu, et la nuit plongeait peu à peu la ville dans le silence. Le vieillard, qui avait momentanément oublié son histoire de monstre, dévisageait l'inventrice, interloqué par ce qu'il entendait, et semblait se demander si la salade qu'il avait mangée se soir n'avait pas été préparée à base de tonjina. Mamiwata, de son côté, pensait à Valoundra, la cité damnée... beaucoup de bruits couraient à son sujet, et si ils n'étaient probablement pas tous vrais, tous étaient loin d'être rassurants. Cependant, sans vraiment pouvoir s'expliquer pourquoi, elle se sentait en sécurité avec Agendorf, et sentait qu'il pouvait faire un excellente guide pour sa première vraie aventure en tédhésie... de plus, son inlassable curiosité la poussait comme inexorablement vers cet endroit ou elle n'était encore jamais allée. Elle installa son énorme sac sur son dos et lança bravement :

"Je te suis, majesté."

[Agendorf]

Alors que la gamine venait de terroriser la ville une nouvelle fois, le vieux paladin la regarda d'un œil plus sombre que la nuit. Le contraste était à la limite du comique entre ces 2 silhouettes immobile sur la place du village et tout les habitants affolé qui courrait autour d'eux gémissant, demandant le pardon de leurs fautes ou courant sans but les bras au ciel. Alors que la scientifique cherchait un excuse pour avoir souffler à nouveau dans son instrument le roi la regarda :

"M'ouais on va dire ca. Faite attention à la direction aussi, je pense que si vous souffler au sud cela sera différent que vers le nord. Mais je vous interdis que le tester ici, sinon il vous faudra reconstruire votre appeau."

Le vieillard était toujours là, les regardant d'un air vide, comme si il se demandais si il était en plein rêve ou si ces personnes n'en avait rien à faire de braver la mort face à une bête féroce. La jeunette semblait prête à braver les terres vampirique. C'était toujours un endroit dangereux, même si vu son gabarit elle risquait de moins intéresser les suceurs de sang que le vieux paladin. Tournant le dos à la place du village le duo allait partir mais avant de commencer leur marche triomphante pour la science, Agendorf s'arrêta et d'un geste brusque de retourna vers le vieillard et les yeux écarquillés, la langue pendante et les mains prêtent à l'attraper il fit face au vieillard dans un grand :

"BRAHAAAARRRRGGG !"

L'ancêtre passa du rose gris au blanc livide et d'un cri inaudible vida ses poumons. Avant d'aller se réfugier dans la première bâtisse qu'il rencontra. Reprenant l'avant de l'expédition il réajusta son armure et d'un air calme et tranquille dit à Mamiwata : "Allons à la chasse à la goule. Il nous faudra partir vers le sud et une fois le cimetière passé vers l'ouest en direction du marais teigneux et nous devrions commencer à voir quelques silhouettes goulesque."

[Mamiwata]

Mamiwata ne put réprimer un brusque sursaut face à la réaction complètement imprévisible du roi. Elle nota qu' Agendorf avait un timbre de voix tout à fait similaire à celui de son appeau à goule, mais cela ne la calma pas pour autant. L'inventeuse lui lança donc, sans se rendre compte de sa mauvaise foi :

"Non mais ça va pas de faire peur aux gens comme ça? T'as faillit le tuer, pauvre pépère !!! Eh, papy !! Papyyyy !! Cria-t-il en direction de l'endroit ou était partit le vieillard. Revient, c'était une blague !! Papy?"

Devant la mauvaise volonté manifeste du vieillard à donner signe de vie, elle se ravisa et se tourna vers Agendorf, qui venait de lui citer tout le chemin à parcourir pour aller chasser de la goule. Même si elle étais plus inconsciente que méfiante de nature, l'idée de marcher aussi longtemps dans des endroits aussi perdus avec un inconnu, tout roi qu'il était, ne l’enchantaient guère. :

"Ah, oui, quand même, ça fait une trotte... mais on pourrait gagner du temps, si sa majesté acceptait de poser son auguste derrière sur les fauteuils du Dalicéros, qu'en dit tu?"

[Agendorf]

Agendorf se tourna vers la bête, à ce moment celle-ci levait sa queue et était en train de lâcher du lest. Devant l'entrée de la cabine le conducteur tenais fièrement les rênes souriant à pleine dent, enfin celle qu'il lui restait, ajouté à cela une barbe de 3 semaines, des habits recouvert d'une substance brune (il espérait que c'était de la boue), même l'herbe autour de la station avait déclarer forfait pour survivre. Le roi regarda la rebelle :

"Vraiment ? Et je pense que je paye le trajet en plus ?"

Et d'un pas non-chalant il se dirigea vers l'animal et son chauffeur :

"Vous allez avoir un avant goût des goule, si la faune qui peuple ces cabines n'a pas changé. Surveiller bien votre sac et piégez le si vous le pouvez."

[Mamiwata]

Mamiwata pris note du conseil d'Agendorf avec un sourire mystérieux. Qui savait ce qui pouvait bien se cacher dans son cabas? Mettre son nez dans le sac d'une femme à son insu demandait une bonne dose de courage et d'inconscience, mais le faire dans celui d'une inventeuse de sa trempe relevait tout simplement de la folie. Après une brève négociation avec le conducteur de daliceros, les deux compagnons prirent place dans la cabine malodorante et se laissèrent bercer par le cahot régulier de la route. Mamiwata se mit alors à fouiller dans son sac.

"J'ai ici amené une de mes dernières créations... ce n'est pas grand chose, mais ça rendra le voyage plus agréable."

Après avoir opéré devant le roi paladin un nouveau défilé d'objets plus étranges les uns que les autres, elle sortit une sorte de masse informe enveloppée dans un torchon à la propreté relative. Elle l'ouvrit, et une étrange masse gluante apparut, qui, malgré son apparence peu attrayante, exaltait un agréable fumet. Elle tendis l'étrange mixture vers Agendorf :

"Tu veux de la quiche?"

[Agendorf]

Alors que la jeune rebelle sortait une nouvelle fois des surprises de son sac, Agendorf cherchait à en reconnaître certains, il vit la corne et espéra qu'elle ne l'utilise pas ici, sinon le dalicéros risquait de ne pas arriver à destination. Relevant la tête il vit 2 autres clients du transport fortement intéressé par ces bizarrerie, Mamiwata la tête dans le sac ne les remarquait pas et continuait le défilé d'objet, qui sortait et rentraient aussitôt dans la besace. D'un coup de pied dans le tibia des clients mal intentionné il attira leur attention, d'un regard noir, d'un hochement de tête et en attirant leur attention sur son épée il leur fit comprendre que la jeune demoiselle n'était pas seule et qu'il fallait éviter de lui chercher embrouille.

Gardant un oeil sur les lascars le paysage changeait et l'arrivée semblait imminente, c'est alors qu'un truc gluant apparut devant lui, revenant à sa compagne de voyage, celle-ci lui tendais une sorte d'arme biologique transportable, qui se nommait "quiche" apparemment. Après un examen rapide de la chose, l'odeur qu'il dégageait était agréable et si elle le lui tendais ce n'était pas mortel, normalement. Prenant la part tendue par Mamiwata il la remercia, il eu juste le temps d'en prendre une morse, que le conducteur annonça la fin du voyage pour ceux qui s'arrêtait chez les vampires. Tenant la part d'une main maladroite il atterrit dans la boue de la station et aida Mamiwata à sortir de la cabine.

La quiche n'était pas mauvaise, quoique un peu froide, plus chaude elle aurait-été meilleurs. La brume commençait à s'immiscer dans les jointures de son armure, la fraîcheur du lieu gagnait l'intérieur de la carapace de l'homme. Prenant une nouvelle morse il se tourna vers la rebelle :

"Bon maintenant à vous de choisir, il y a des goules dans les 2 directions, mais voulez vous aller en direction des vampires purifié ou des vampires damnés ?"

[Mamiwata]

Mamiwata saisit une part de quiche qu'elle engloutit gouluement d'un air pensif. Tout d'un coup, son visage s'éclaira. Farfouillant à nouveau dans son sac, elle en sortit son livre "Méthodes et ufages pédagogiques à deftination des goules par maiftre Papiwata"

Le Daliceros s'éloignant, elle fit un signe distrait dans sa direction, auquel le conducteur répondit aussitôt, puis se mit à fouiller fébrilement dans son vieux livre. Elle finit par s'arrêter sur une page, qu'une faible bourrasque de vent faisait tremblotter irrégulièrement.

"Voiiilaaa... alors écoute ça, papi... euh... majesté... lorfque le foleil fe couche et que la lune étend fes rayons dans la nuit noire, la goule sort de fon repère. Elle apprécie particulièrement les lieux ou biftres, raftres et differentes arfites profperent à foison. Le plus fimple pour trouver une goule est de trouver un lieu répondant aux prinfipes d'exposition ftellaires décrits par l'archimaiftre Campénions dans fon... bon, ça, on s'en fiche...

Elle parcourut la page du regard quelques secondes :

Voila, c'est là. La goule apprécie particulièrement les flaques morodorées dont la teinte correfpond à celle du fang bouillit d'un troll trentenaire après injeftion d'un demi Gamlis mariné dans du fiftre pendant deux lunaisons... ha, ça, c'est pas mal. Elle appréfie auffi la compagnie des infectes à quatres ailes dons la taille totale n’excède pas un pouce et demi... mouiii... et aime fe trouver à proximité de galets blancs ovales enterrés à trois pieds (environ) de profondeur. Au niveau du biotope, la goule apprécie les étendues désertiques herbeuses dont le fol est marécageux et la végétafion foreftière. N'oubliez jamais que la goule a un comportement faifonnier, ce qui veut dire qu'elle fort autant en automne qu'en hiver, mais fela de manière différente. Evitez donc, par exemple, de vous promenez l'hiver avec des carises de printemps dans la poche, car fela rifque d'attirer les goules, ou au contraire de les faire fuir... "

Elle releva la tête vers son compagnon de voyage et essaya de prendre un air convaincue :

"Ca me semble très clair comme consignes... tu vois à quelle région ça correspond, ta majesté? Ou préférez vous que je continue de lire?"

[Agendorf]

En écoutant le savoir inscrit dans le livre Agendorf voyait 2 possibilité, à nouveau dans chacun des peuples de vampire existant :

"D'après ce que je comprend nous avons deux choix. En direction des territoires damné se trouve une mine d'argile, donc terrain désertique quelque arbres disséminés aux alentours. Sinon en direction du monastère purifié se trouve un petit court d'eau, comprenant des galet blanc, je pense que certains doivent se trouver sous-terre et évidement celui-ci est entouré d'arbre.

Comme je n'ai pas tout compris, je te laisse déterminé ce qui corresponds le mieux. D'ailleurs que voulais dire ton aïeule par biftres, raftres et arfites, il me semble, de même que pour "dans du fiftre" je n'ai plus l'habitude d'un tel langage."

Regardant aux alentour il vit un petit buisson de carisse, en le désignant il demanda : "Et si nous prenons quelques carisse dans nos poche, en sachant que nous sommes en début d'été, cela aura-t-il plus de chance de les faire fuir ou de les attirer ?"

[Mamiwata]

Mue par un réflexe que connaissent beaucoup de personnes persuadées d'avoir un certain niveau d'érudition, Mamiwata réagit instantanément :

" Une biftre? C'est très simple. C'est quelque chose que l'on trouve...euh... un truc qui... enfin, c'est un peu comme une une raftre, ou une arfite, euh... en fait, c'est tout simplement... hum..."

Quelques secondes légèrement pesantes s'installèrent, durant lesquelles Mamiwata se rendit compte qu'elle n'avait absolument aucune idée de ce que son père pouvait bien dire. Il est vrai que dans son livre, il utilisait un langage qui pouvait passer pour érudit... ou pour du grand n'importe quoi. Mais le vieux grimoire étant la seule chose qui lui restait de sa famille, Mamiwata était prête à défendre bec et ongles la première théorie, même si rien ne pouvait lui permettre d'affirmer qu'elle était avérée. Elle choisit donc de faire diversion en rangeant son livre dans son sac, puis se lança courageusement dans la cueillette de Carisses.

"J'espère que ça vaut le coup, l'idée des carisses, parce qu’on est pas rendus."

En effet, concernant les Carisses, il existait un phénomène très étrange auquel aucun tédhésien n’échappait : tout le monde, même les plus aguerris, mettait à chaque fois plusieurs heures pour cueillir une seule de ces baies rouges, pourtant plutôt anodines. Rares étaient donc ceux qui tentaient cette aventure qui, à défaut d'être dangereuse, était loin d'être passionnante, ce qui expliquait le succès de ces petits fruits en même temps que l'abondance avec laquelle les buissons étaient garnis. Tout un processus s'installait alors, auquel Mamiwata n'échappait pas. Concentrée à l'extrême, elle commençait à approcher imperceptiblement sa main du buisson avec une lenteur extrême, faisant même dépasser un petit bout de langue de sa bouche sous l'effet de l'attention que cet exercice lui demandait. En effet, il était possible de rater la cueillette, principalement parce que le cueilleur connaissait subitement de gros problèmes de motricités et devenait alors aussi adroit qu'un Bewok sous sédatif, et tout était alors à recommencer depuis le début.

Complètement absorbée par son entreprise, elle put tout juste laisser s'échapper, à l'attention d'Agendorf :

"Pourrait quand même m'aider, non?"