[RP] L'avenir est entre nos mains !

[Arohia_Bestaani]

.

[Cathari]

Je n'avais pas eu le courage de faire le chemin vers ma chambre , je m'étais endormi au beau milieu de la nature près de la stèle que je venais fleurir chaque jour .
A mon reveil , je paraissais chamboulée, complètement déphasée de la réalité .

Ce message au beau milieu de a nuit était t'il réel? Où bien était encore le fruit de mes illusions , vu qu'en ce moment j'avais pas mal le vague et le cœur en berne .
Je me mis sur le dos et je contemplais la couleurs violette du ciel qui annonçait les premières lueurs du jour.
Je cherchais au fin fond de mon esprit , la force de me relever , et la force d'avancer vers mon destin .

Est ce qu'au bout de mon chemin je retrouverais la tendre étreinte de mon bien aimé .
Était-ce là ma rédemption , la mort, l'absolution pour enfin vivre en paix avec moi même et avec mon preux chevalier ...
Trop de questions se mélangeaient dans ma tête et je fus tirée de ma médiation par un corbeau noir de jais qui venait de se poser près de moi avec un parchemin attaché à la patte.

Je caressa délicatement le corbeau pendant que je tirais de sa patte le fameux parchemin.

Le contenu de ce parchemin , me laissa pantoise. Au vu de l'émettrice , une honorable elfe Namida , je comprenais au plus profond de moi même que je n'étais pas la seul a avoir fait ce rêve étrange et pénétrant.

Les dieux était bien venus à moi , et pas qu'a moi d'ailleurs , l'ensemble de la population de cette vaste terre avait été approché pendant leur sommeil .

" Est ce bien le début du chaos , le vent qui souffle , ses divers changements incohérents en cette saison . Les dieux sont perdues et désorientés.
Si j'en crois cette missive , il va falloir ses serrer les coudes . Cela n'annonce rien de bon ."

Je portas mon regard sur la stèle .

" Je vais devoir te laisser un moment , mon cher et tendre , les nouvelles sont plus que mauvaises , et je vais devoir aller user de mes compétences pour trouver mon salut .
Mais sache que je pense fort à toi , et que tu restes à jamais gravé dans mon cœur .
Attends moi , si mon destin est de te rejoindre, protège moi si mon destin est de survivre.
Je te serais fidèle éternellement."

Je griffonna rapidement une missive pour répondre a la noble elfe :

Bonjour Noble Elfe,

Je viens de recevoir votre missive , et je vais en direction d'Ertuen et d'Urpis , cité de nombreuses rencontre.

Voulez-vous m'y rejoindre pour que nous puissions converser de la terrible situation .

Je vous envoie mes respectueux hommages

La Louve.

Je soufflais un dernier baiser , vers la stèle , ajusta mon arc sur les épaules , et parti en direction d'Ertuen , puis d'Urpis.

[Alexendra]

La nuit où un message venant directement des dieux pénétra nos esprits à Alex'heya et moi, m'avait paru interminable. Je croyais avoir dormi des jours durant, et à mon réveil je pu m'apercevoir qu'une seule nuit avait passé durant ce sommeil de plomb.

Les Dieux, une fois encore, nous appelaient. Cette fois Iridius n'était pas seul, tous les autres l'avaient rejoint, et ce message avait dû être diffusé dans les rêves de tous les autres êtres vivants de cette île. Une union de nos peuples, quoi de plus effrayant quand on sait qu'ils n'ont jamais été alliés depuis leur création..?

Je commençais ma journée sans savoir me sortir de l'esprit cette "recette" pour satisfaire nos dieux. Il fallait nombre de matériaux, et concevoir des outils forts complexes, trop pour moi qui n'écoutais pas les cours de la bonne en couture... Ramasser des objets n'avait cependant rien de compliqué, et je m'appliquais donc à réfléchir à quelles ressources récolter pour remplir cette nouvelle mission divine.

Notre dernière mission avait consisté à rapporter de l'orichalque en masse au volcan. La ressource paladine pouvait encore être l'orichalque. Ensuite il semblerait que les autres ressources soient issues d'autres peuples...

~~L'eau dont ils parlent peu provenir de la cascade chez les Purif', elle doit être très pure vu leur mode de vie... Quant à la "sève", elle doit provenir des arbres, mais je ne saurais dire s'il s'agit de la sève des arbres en terres rebelles, ou celle des Ebones, en terres drows. Je ne peux pas en dire plus, je n'y connais rien, je sais juste cela grâce à mes "voyages" à travers l'île.~~

Donc, on ne peut pas se passer de l'aide des autres peuples. C'est avec cette conclusion que m'arriva une missive par corbeau messager. Missive concernant la totalité des habitants tédéhessiens, je suppose. Une elfe nous appelait pour nous unifier, justement dans le but d'arriver à satisfaire les désirs obscurs des dieux.

Notre fin était peut-être proche, après tout. Rien ne nous coûtant plus que notre vie, pourquoi refuser l'alliance..? C'est ainsi que je sortis de la taverne, non sans éprouver de la peur, et me dirigeais vers la cité neutre, lieu de regroupement des peuples appelés à l'unification.

*Chère elfe,

Je suis de votre avis, même si cela ne m'enchante guère, je serais à vos côtés pour accomplir notre objectif. Qu'importe l'issue finale, si elle est irrémédiable je serais forcée de l'accepter.

Je me rends de ce pas à Urpis.

Alexendra de Castlebreak.*

Au cours de mon voyage je pensais soudainement à Crynus. Je n'avais pas prit le temps de le voir pour lui expliquer ma conduite, et lui envoyer un message serait sans doute la meilleure façon de me faire pardonner cette erreur.

*Crynus,

J'aurais tellement aimé avoir plus de temps à te consacrer, nous n'avons pas eu assez de temps pour nous, et j'en suis désolée. J'imagine que toi aussi tu as reçu l'appel des dieux, ainsi que la missive de l'elfe namida, je vais pour ma part me rendre auprès d'elle, car de toute évidence cette mission signe notre fin, ou tout du moins la fin de ce monde, je n'en sais rien.

Fais ce qui te semble juste, fais comme tu as toujours fait, et ne te laisse pas marcher sur les pieds. Tu es fort, et je t'aime, c'est tout ce qui compte à mes yeux, alors reste en vie. Je ferais de mon mieux pour ne pas être effacée, je te le jure.

Ta Alexendra.*

[Cathari]

La route jusqu'au Urpis , ne fut pas bien difficile , vu que j'en connaissais le chemin par cœur.
J'espérais trouver des compatriotes sur place prêt a en découdre avec ce message divin .

Je m'assis prêt de l'entrée de la cité , où l'habituel agitation n'était pas au rendez vous .
Les gens étaient peu nombreux dans les rues .
Les étals des échoppes étaient particulièrement vide .
Il régnait un air de résignation , un vent du changement , car il était extrêmement rare qu'Urpis soi si désert et inanimée.

Je repensa au message divin , il fallait bien que j'occupe mon temps en attendant les potentiels compagnon de cette ultime quête .
Il évoquait des clés qui étaient au nombre de dix .
Ce qui m'intriguait le plus , c'est que nous étions huit peuple . Et pas dix .
Une clé par peuple de fibus et de Linua
Que chacun des peuples détiennent une clé, était sans doute une évidence trompeuse, mais il fallait bien démarrer la réflexion quelque part.
Après est ce ses clés en étaient elle réellement ? Cela ne cachait t'il pas autre chose ?

Où alors chaque ville détenais sa clé . Elle était au nombre de dix
Ertuen, Urpis, Valoundra , Lurhilis, Ghal Dhrasyl , Alanthoria, Tradiria , Dredervick, les Mont Gorha et Cheel.

Chaque ville détenait t'elle sa propre clé du destin ? Devrons nous donc faire un pèlerinage dans chacune des villes avant de créer l'assemblage divin ?
Cela paraissait plausible

J'étais perdu dans mes réflexions en attendant qu'un vaillant compagnon daigne se montrer

[Kaevann]

Le Patriarche de Cheel et Commandeur de l'Ordre Noir se réveilla également avec la vision divine qu'il prit tout d'abord pour un mauvais rêve. Que les dieux se mêlent des affaires des mortelles n'augurait rien de bon du point de vue du maitre comploteur. L’échiquier divin était bien plus complexe et torturé que l'imagination d'un maître elfe noir comme lui. Kaevann secoua la tête pour chasser les vapeurs brumeuses d'hydromels dont il avait abusé la veille. Il s'étira et sortit du lit royal en enfilant ses habits richement décorés. Il se dirigea vers la salle du trône machinalement lorsqu'il surprit la plupart des elfes noirs à comploter bruyamment. Le patriarche découvrit que son mauvais rêve avait été partagé par tous. La plupart des elfes noirs semblaient sceptiques et calculaient comment ils pouvaient tirer profit d'une crise divine à venir. Kaevann en arrivant a une tout autre conclusion, en des années de complots, il n'avait jamais entendu parler de rencontre divine, et encore moins de visions, pour lui, l'île des terres divines courait tout simplement au désastre.

Quelques heures passèrent tandis que les pires conclusions traversaient déjà la cité et le chaos commençait à prendre le dessus sur le calme habituel de la forêt noire. Le Patriarche tapa finalement du poing, ramenant l'ordre dans la région à grand renfort de milice renforcée. Le maître de la guilde noire tournait l’énigme divine dans sa tête depuis le début de la matinée. Les pouvoirs des dieux s’affaiblissaient-ils ? peut être que leurs sombres complots pour retenir les habitants sur l'île s'était affaiblit ? Peut être était-il possible de naviguer plus loin si les monstres des profondeurs n'étaient plus réveillés par les dieux ? Le patriarche secoua la tête, tout cela n'était que des légendes, les monstres marins ont tout le temps faim...

La fin de la journée pointa alors que les missives s’amassaient dans les bureaux des comploteurs de Cheel. Kaevann reçut également des corbeaux venant de l’extérieur de la cité. Reconnaissant un cachet namida, l'elfe noir espéra des nouvelles d'Eilinel ou de Cathari. Malheureusement il s'agissait d'une autre aventurière. Il reconnut la candeur naturel des namidas dans la lettre, il sourit, écœuré.

A la fin de la journée, l'heure des comptes, Kaevann ne se retrouvait plus que devant trois choix :
- Préparer un complot pour tuer Sorad si celui-ci venait vraiment sur les terres divines.
- Trouver une retraite défendable quelques temps et écrire ses mémoires. De toute façon, si les dieux viennent, c'est surement pour tuer tout le monde et ils y arriveront.
- Lancer une ultime quête maritime pour trouver la cité blanche, tout en sachant qu'elle avait toutes les chances de finir dans l’estomac d'un grand monstre océanique.

L'elfe noir se leva finalement pour écrire ses ordres, trois ordres différents, car incapable de choisir entre les trois chemins a suivre, il en avait conclut suivant l'adage "choisir, c'est déjà renoncer" qu'il ferait bien de préparer ses trois plans. Il allait ainsi commencer a transmettre la parole de l'Ordre Noir à travers un mémoire qui raconteraient ses années de guerres et sa philosophie de la paix.

"Ecrire, c'est survivre" chuchota le patriarche en commandant aux scribes royaux de l'écouter et de noter.

[Cathari]

Le calme plat était a l'horizon.
Difficile de croire que les dieux étaient tout perturbés en ses temps si calme .
Ne voyant pas d'âme se pointer à l'horizon , je décida de continuer ma route vers Ertuen.

J'avais un dépôt a faire à la banque . Et que cela puisse être des plus ridicule en ses temps de chaos , je devais déposer un bien qui m'était plus que précieux.
Mon tant regretté Crescendo , état revenu entre mes mains.
Je sentais le bois elfique vibrer , malgré mon absence , l’âme de cet arc ne s'était pas éteinte.
Une âme bien noble m'avais rendu mon bien , je ne saurais même plus vous dire qui était-ce , vu qu'au moment de la donation , j'étais ravagé par les pleurs et les vapeurs d'alcool.

Ertuen se dressait devant moi , toujours aussi encrée et toujours aussi spirituelle.
Ma mission effectuée, je décida d'aller prier dans le temps , à la mémoire d'une personne cher.
En poussant la lourde porte, je tombe nez à nez avec un vieil elfe.
Il prenait racine ici semblait t'il, le regard dans le vide.

C'est à ce moment qu'un des pièces du mystique message des dieux se mis en place
"au temple de tous, le vieil elfe attendra."
Je contempla le vieil elfe sous tout les recoins. Il était évident que ce dernier était une pièce clé de ce message si mystérieux.

Même si j'interrompais sa méditation , tant pis , je devais prendre contact avec lui .
Je fis une révérence , et j'engagea la conversation

" Mes respectueux hommages Noble elfe,
La Louve que je suis cherche des réponses à un énigmatique message .
Auriez vous quelques minutes de votre temps précieux à m'accorder pour que nous puissions démêler les arcanes mystique de ce message."

[Mankar]

Cette étrange vision avait précipité le départ de Mankar. Lui qui pensait avoir vu une fois de plus Hecate dans ses rêves s'était semblait-il fourvoyé. Habitué aux incursions de la génitrice dans son esprit, ce dernier avait prêté peu d'attention à ce message. Mais lorsque le son de visions semblables chez les vampires était parvenu à ses oreilles, il s'affaira au plus vite à convoquer tout aventurier de Valoundra prêt à se battre.

Le ralliement avait pris un temps certain, le temps nécessaire à l'élaboration de plans, de théories et de pensées toutes plus farfelues les unes que les autres. La motivation était certaine et déjà, les Damnés du plus frêle combattant au plus massif des guerriers, s'étaient rassemblés au son des cors de guerre. Chacun s'affairait à la réflexion et la tâche qui lui avait été confiée.
Les ordres n'étaient pas définitifs, et chacun gardait une liberté d'action.


Quelques jours plus tard, Mankar foulait l'herbe gelée des terres neutres. Le temple d'Ertuën se dressait au loin, et déjà, une certaine agitation était palpable. Les badauds et citoyens s'affairaient à grande vitesse. La panique, l'inquiétude, mais aussi la convoitise et l’appât du gain étaient nés au sein de chaque habitant suite au message divin. Agacé, le vampire se fraya un chemin aux abords de la cité des voyageurs, et marcha plus sereinement jusqu'au temple.

Le soleil envoyait ses derniers rayons à l'horizon, et déjà, la fraîcheur nocturne se fit ressentir. Plus à l'aise, le vampire se déploya de toute son envergure. Lorsqu'il arriva, une nouvelle agitation se devinait. Mais cette fois, on voyait des aventuriers de tout bord, guerriers affûtés, sages de renom et autres politiciens aguerris se diriger vers le temple. Après une brève hésitation, l'héritier Von Carstein se décida à franchir la lourde porte divine.

Il croisa en chemin d'anciens alliés, mais aussi et surtout des ennemis. De longues dates pour certains, plus récents pour d'autre. Les aléas de la guerre...
Mankar se dressa sur le pas de la porte. L'ambiance était calme, comme souvent ici. Il aperçut nombre de personnes qu'il se plaisait habituellement à appeller "vermine". Elfes, humains... Aujourd'hui, rien de tout cela n'interessait le Damné. Il était là pour une toute autre chose.
Il avança, faisant cliqueter son armure noire lustrée. Quelques regards se tournèrent vers l'ancien Empereur. Akalbêth, son leg le plus cher, faisait foi de sa volonté et de la menace que représentait le vampire revenu d'outre-tombe.

Sans un mot, il se dirigea vers le vieil elfe. Il profita de la prise de contact d'une Namida avec ce dernier pour tenter d'écouter la réponse qui allait être formulée. Excité par le mystère du message, Mankar trépignait d'impatience. Bientôt, les choses changeraient, pour les Damnés, et pour tout le monde...

[Hakael]

Les jours s'étaient écoulés lentement depuis l'annonce divine. Comme si le temps sur l'île s'était figé. Les tensions récentes s'étaient apaisées et le sang ne coulait presque plus. Le jeune Hakael en frissonnait. Tout cela partait pourtant si bien...
Cette quête divine le dépassait. Quel était son intérêt dans cette histoire? Pourquoi les siens devaient-ils servir les divins de cette façon? En seraient-ils récompensés? Trop de questions dans l'esprit encore étriqué du jeune vampire. Les peuples s'étaient tous mobilisés, et les Damnés devaient en faire de même, c'était tout ce qu'il devait savoir.

Le nouveau Général avait organisé le rassemblement, et déjà les grands esprits Damnés s'étaient mis à l'ouvrage, gardant chacun une certaine liberté d'action.
Hakael savourait cette liberté nouvelle à laquelle il n'avait plus goûté depuis le retour de son "maître". C'est ainsi qu'il avait très rapidement pris la route du temple Gaïen situé aux pieds des chutes de Lhane. Ce territoire interdit pour son peuple abritait très certainement l'une des reliques citées par Hecate.

Sans la moindre crainte, du haut de sa très courte expérience de guerrier, il pénétra dans les terres Purifiées, et franchit les portes du temple antique. Les pieds dans l'eau, il se fraya un chemin. Mais sa progression ne fut pas simple. Rapidement, il dut faire face à de massifs monstres, gardiens des lieux. Il ne maîtrisait pas l'art de la guerre à ce point. Traîtrise, coup bas, patience et réflexion : telles étaient ses armes.
Lors de ses recherches prudentes, il fit la rencontre d'un cortège de guerriers Purifiés. Pourquoi était-il venu seul? Il ne donnait plus très cher de sa peau, et pourtant...

Celui qui semblait diriger ce cortège se nommait Doomsword. Il croisa rapidement le chemin du Damné, tandis que ses sbires abattaient à tour de bras les gardiens illustres. La menace était certaine : Hakael devait quitter au plus vite ce temple. Une courbette qui se voulait respectueuse, la promesse de partir dès que ses affaires seraient réunies, et le tour était joué! Le Damné profita de la nuit et d'une période de repos des Purifiés pour se frayer un chemin par la voie désormais laissée libre. Il courut aussi vite qu'il put, déjouant la surveillance des soit disant combattants blancs. Puis, il arriva devant une porte fermée, arrimée d'un gros mécanisme sur lequel figurait un texte presque effacé par le temps :
Lorsque je le vois, je suis là. Plus je m'approche, plus je le chasse. Plus il s'approche, plus il me dévore. Soeur et frère inséparables mais ennemis. Qui sommes-nous?

Son sang ne fit qu'un tour. Il dit d'une voix fébrile :

"Lumière et ombre."

Un grondement sourd et quelques cliquetis. La porte s'ouvrit et laissa place à une pièce semblait-il presque jamais foulée. En son centre trônait un antique sarcophage Gaîen sur lequel reposait un magnifique Coffret d'Azur. Hakael n'en revenait pas. Sans même réfléchir, il se jeta sur la relique, la prit sous son bras et courut en chemin inverse, à vive allure...


Sa fuite fut couverte par deux compères : Delpiero et Irina. Une retraite paisible à travers les marais qui le mena à Valoundra, puis plus tard à Ertuën.
Aujourd'hui, Hakael se présentait au temple des divins. Lorsqu'il entra, il reconnut quelques grands noms de ce monde. A sa droite, dans un recoin, le Général Mankar était là, probablement mis au courant de sa venue. Puis, au loin, un vieil elfe silencieux attendait.

Il hésita brièvement, puis avança, d'un pas décidé. Il se présenta devant le vieil elfe et déposa le Coffret d'Azur au pied de ce dernier. Il observa l'absence déroutante de réaction de ce dernier, et dit :

"Voici ma contribution à la demande de vos divins chefs, le Coffret d'Azur que vous attendiez certainement..."

Il se râcla la gorge, et n'en resta pas là. Sa rapidité, et son inexpérience insoupçonnable avait fait qu'on lui avait confié un autre trésor... Fléau, le maître artisan, avait forgé en secret des clés, d'une finesse sans égal... Mais aussi Delpiero, Irina, Lucius, Kartillage et Mankar qui avaient contribué tous à trouver le magnifique trésor et à le récupérer de façon moins "légale" auprès d'autres confrères... Il déposa délicatement les dix objets brillants au sol, et dit :

"Le peuple Damné tout entier vous offre aussi ces dix clés."

Ils n'étaient certainement pas les seuls à avoir ces clés, mais Hakael avait fait au plus vite. Peu importait, les Damnés devaient montrer leur implication. Pour la gloire de leur peuple, pour la fierté d'Hecate...

[Maitre du jeu 3]

Au fil des jours, le temple se remplissait d’êtres des quatres races, avides d'en savoir davantage sur les songes qui les avaient animés. Un message de leurs dieux tutélaires ne pouvaient être ignorés. Mais Ghan se demandait s'il serait compris. Les dieux avaient été inutilement nébuleux dans leur demande. Lui-même, qui savait ce qu'il fallait ramener, avait peiné a comprendre la demande des dieux. Probablement Sorad avait vu là une nouvelle épreuve pour perfectionner ses enfants. Il se mis à y réfléchir. Sa reflexion se perdit dans une fatigante frustration.Il se sentait si fatigué. Les elfes qu'il avait connu naguère et qui virevoltait autour de lui le fatiguait au plus haut point. Tout lui paraissait lointain.Le vieil elfe était resté impassible depuis des jours. Non pas qu'il ne le veuille vraiment ; mais son corps ployait sous l'effort d'un quelconque mobilité. L'activité bourdonnante alentour contrastait d'autant plus. Il avait vécu plusieurs vies : lui qui était déjà le Premier des Conscients, ressentait plus encore le lourd tribu de l'immortalité.

Le cliquetis d'objets posés devant lui le tira de ses rêveries. Un coffret bleu azur et dix amulettes avec un antique dessin serpentin qui rappelait certains bas-reliefs du temple où il était. Il voulu se déplacer pour en prendre une en main. Son corps refusait toujours les ordres de son esprit. Il se contenta d'esquisser un sourire satisfait. Nul doute qu’extérieurement cela ressemblerait davantage à une grimace. Il surmonta sa fatigue et balbutia quelques mots :
-"Oooh... très..bien... C'est..un bon début."
Le vampire devant lui, accompagné d'autres de son espèce ferait la fierté d'Hécate. Il le regarda puis l'intima de l'aider en posant les objets sur une petite table se trouvant a coté de lui. Il tenta de faire une demande polie mais, las, se contenta de pointer la table et ne put dire que quelques mots sibyllins
-"Ici...et le coffre ...là."

Il commença dans son esprit à rassembler ses souvenirs. Il lui manquait encore deux artefacts pour mettre en place la machine. Mais son esprit refusa obstinément de lui en livrer les secrets. Replongeant dans sa torpeur, il fouilla de nouveau dans ses connaissance millénaires.

[Thanis]

Le vent faisait virevolter les longs cheveux flamboyants de la purifiée - auréolant son visage fin d'une couronne de feu- tandis qu'elle observait les contours d'Ertuën, à plusieurs dizaines de minutes de marche de là.
Même à cette distance, elle pouvait voir l'animation qui y régnait, presque sentir l'exaltation et la fébrilité de tous ces êtres qui noircissaient les alentours des temples.

Nul doute qu'elle y retrouverait bon nombre de représentants de tous les peuples. Tous ceux en tout cas qui auraient prêté une oreille attentive au songe qu'ils avaient reçus.
Sa route solitaire avait par moment longée celle d'autres êtres qui comme elle convergeaient vers ce lieu, mais elle avait préféré maintenir une solitude qu'elle savait n'être que provisoire. Bientôt, elle-même se retrouverait au cœur de cette foule multicolore qui avait envahie Ertuën.

Elle réunit ses cheveux qui dansaient et les attacha en un chignon rapide. Elle repoussait le moment de rejoindre ces Tédéhessiens, même si elle savait pertinemment que cela ne retarderait pas l'inévitable. Une page allait se tourner, et elle n'était pas certaine de vouloir voir ce qu'apporterait la prochaine.

Et il lui faudrait se maîtriser.

Elle inspira profondément, tâchant de rejeter la rancœur qui obscurcissait ses pensées. Son peuple s'était fait devancé par leurs frères ennemis, et ils s'étaient emparés de l'artefact presque sous leurs yeux.
Mais ce n'était pas ce point qui la faisait enrager. Les siens n'avaient pas attaqué les intrus lors de la recherche du précieux objet, car ils estimaient leur but commun, même si les Purifiés avait choisi dans un premier temps de mener leurs investigations seuls.
Ce qui faisait malgré elle concentrer et vibrer son flux magique, comme lors d'un combat imminente, était l'attaque traitresse d'un de leurs anciens frères, qui alors même que les Purifiés s'engageaient dans une trêve, avait abattu sans sommation leur joaillier. Les clefs façonnées par Doomsword devaient maintenant trôner au fond de ses poches, et même si au final elles se retrouveraient là où elles étaient censées aboutir, la manière la révulsait.

Quelques autres respirations l'aidèrent à calmer la haine qui remontait. Il n'était pas question de perdre le contrôle et d'attaquer à son tour lorsqu'elle les recroiserait. Le problème n'était plus là. Il fallait qu'elle s'en convainque. Ce qui se préparait était bien au-dessus de ces considérations. Et sans doute devraient-ils tous s'unir pour affronter ce que laissait présager leur songe.

Avec un dernier soupir, elle reprit sa marche.